L’énergie de l’automne

Le soleil se couche, place au Yin

Nous sommes des êtres vivant en Amérique du Nord. Nous avons deux saisons et deux entre-saisons. L’automne est la transition entre l’été (yang) et l’hiver (yin). Les plantes et les animaux se préparent donc à ces longs mois où nous manquerons de chaleur et de lumière. Les animaux font leurs provisions de calories et engraissent. Les plantes descendent leur énergie vers les racines ou font des nuées de graines.

Bien peu d’entre nous dormirons tout l’hiver comme notre proche cousin l’ours. Quant à la nécessité d’engraisser, nos commerces nous prémunissent de la disette. Pour couronner le tout, nous ne nous mettrons probablement pas en mode yin durant l’hiver. La réflexion, l’introspection, les longues nuits de sommeil et les journées agrémentées de quelques siestes, nous en rêvons, mais le quotidien ne nous le permet pas toujours.

L’hiver est une période exigeante parce que nous dépensons plus d’énergie pour lutter contre les éléments, tout en recevant moins de lumière et de chaleur. Ce n’est pas le froid qui donne le rhume, mais notre fatigue qui nous prive des forces nécessaires à le combattre. C’est pourquoi je considère que l’automne doit être consacré à prendre des forces pour les humains aussi. Se nourrir chaudement en profondeur tant par l’alimentation que par les plantes médicinales et notre environnement émotif.

Les légumes de saison sont souvent sucrés (carotte, betterave, oignon, pomme de terre, courges). L’amidon contenu dans beaucoup d’entre eux est un merveilleux prébiotique (c’est-à-dire qu’il nourrit les probiotiques si précieux). L’automne en énergétique chinoise est lié à la rate, le colon, le sucré et la terre. Tout se tient alors!

Du côté des plantes médicinales, beaucoup de racines sucrées encore. Astragale, codonopsis, éleuthérocoque, dong quai, aralia, toutes de belles fortifiantes chaudes. L’automne n’est pas la saison pour faire le grand ménage du ... printemps! On peut épousseter (bardane/pissenlit), mais pas exiger un effort du corps comme on peut se le permettre au printemps quand les mois qui suivent sont énergisants.

Le monde moderne nous permet de faire abstraction des saisons. Nous avons des fraises et des concombres toute l’année. C’est merveilleux comme diversité, mais il ne faut pas perdre de vue que dans notre climat ce n’est pas naturel (même si c’est bio!). L’automne est la saison pour faire le plein de chaleur, de relations nourrissantes et de repos.